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Questions pratiques sur le secteur de l'immobilier...1ère partie !

21/03/2013

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État des lieux de l’immobilier, perspectives en 2013, métiers variés et composites… autant de point que nous avons eu la chance d’aborder avec un spécialiste du secteur. Interview avec Monsieur Derote, Directeur des « Practices immobilier & construction » et « Services publics » chez Hudson, un des leaders du conseil en recrutement et en «talent management».

L’immobilier est toujours en fluctuation. Les agents immobiliers ont mauvaise presse auprès du public. Pourquoi?

Il y a plusieurs points à mettre en exergue :

D’une part, les négociateurs immobiliers en agence sont des « commerciaux », des « vendeurs », auxquels l’esprit français fait souvent le procès de chercher d’abord et avant tout à toucher leur commission au détriment de la qualité du conseil et de l’intérêt de leur client. Comme il s’agit de sommes très importantes et de projets de vie chargés d’affect, il existe une forte suspicion vis à vis des « commerciaux » en général, des négociateurs immobiliers en particulier compte tenu de l’importance des enjeux.  

D’autre part, il y a la veille image du secteur, la résilience des « trafics », de « main basse sur la ville ». Dans l’esprit des ménages l’importance des sommes, l’histoire (les « dessous de table », la corruption…) amènent la crainte des transactions louches alors que la profession est extrêmement réglementé, et ce depuis longtemps en France, beaucoup plus que d’autres !

Enfin, dans les entreprises de bâtiment, qui construisent pour l’immobilier, il y a aussi l’image du « travail au noir » ou encore, pour de très gros marchés, celle du financement des partis politiques ou du trafic d’influence chez les promoteurs immobiliers, pour obtenir telle autorisation de construire normalement interdite ou limitée. Cela peut toujours exister naturellement, parce que d’importantes sommes d’argent sont en jeu, mais moins que dans d’autres secteurs (le commerce, l’industrie, l’import-export…) car, là aussi, le régime des appels d’offres publics et privés, les règles de construction, de manière générale, sont très réglementés, très contrôlés aujourd’hui et les verrous sont efficaces.

Existe t’il un mal de l’immobilier franco-français ?

Pas spécialement. Toutefois l’immobilier est un secteur que tout un chacun pense bien connaître : pour la plupart, l’immobilier c’est le logement, qui concerne tout le monde.  Mais professionnellement, c’est un domaine extrêmement composite, à tel point même qu’en dehors de son appartement ou de sa maison, il est mal identifié. Les métiers sont si vastes et pluridisciplinaires que les étudiants ont du mal à saisir tout ce qu’il y a sous le vocable  « immobilier ».

Ainsi, les métiers de l’immobilier sont-ils très complets et absolument passionnants. Ils mêlent projets transverses et responsabilités hiérarchiques, stratégie et opérationnalité, juridique, financier, technique, urbanisme, histoire et géographie, politique, sphère publique et sphère privée, architecture, commercial et marketing, stratégie et « actions commandos ».

De plus, les entreprises du secteur ne sont pas les grandes multinationales dans les secteurs typifiés (la banque et les institutions financières, l’industrie, le conseil, le BTP et la construction, l’énergie, les technologies de l’information,…) auxquelles les jeunes aiment s’identifier. Quand un secteur est mal connu, on cède plus facilement aux images populaires d’antan.

Les statuts d’emploi pour les agents immobiliers sont considérés parfois comme obsolètes. Comment faire pour attirer les jeunes avec des statuts plus intéressants ?

 Il n’y a pas de réponse concrète à cette question. On est précisément dans un secteur qui répond aux mêmes problématiques que tous les métiers de la vente. Ce sont des métiers opérationnels, dans lesquels il faut faire ses preuves en ramenant du chiffre d’affaires mais en étant professionnel, éthique, en sachant apporter les bons conseils au bon moment. En outre, on peut parler également des fortes amplitudes de l’immobilier : à l’instar du secteur IT ou de la finance, ça peut aller très mal, descendre très bas, ou au contraire monter au ciel. Alors effectivement ce n’est pas totalement sécurisant, mais cela fait partie du jeu !

Pourquoi on ne parvient pas à stabiliser le personnel dans l’immobilier ?

Tout dépend dans quel métier ! Dans la transaction en ancien, par exemple, il est vrai qu’à partir du moment où le marché se grippe, les honoraires ne rentrent pas. Du coup, on assiste bien évidemment à des réductions d’effectifs, des faillites et des rachats d’agences, et globalement à une suppression des emplois de négociateur.

En ce qui concerne la promotion immobilière, elle avait remarquablement remonté le courant en 2010, si bien qu’elle a pu aborder la crise de la « dette souveraine » avec une relative sérénité à la rentrée 2011. Du coup, la situation n’est pas si difficile qu’on ne pourrait le penser, à condition que cela ne s’éternise pas !

Fondamentalement, je connais peu de gens qui, une fois rentrés et incrustés dans l’immobilier, n’y sont pas restés longtemps, voire toujours.

Quels sont les métiers traditionnels ?

A l’origine, il existait trois types de métiers caractéristiques de l’immobilier :

-       La promotion immobilière

-       L’administration de bien

-       La vente immobilière, en neuf et la négociation immobilière pour l’ancien

Ces derniers existent toujours mais les métiers de l’immobilier se sont considérablement élargis depuis les années 1980.

Y-a-t ‘il des nouveaux métiers ?

En permanence oui, et de plus, des évolutions rapides de ces métiers : le financement de l’immobilier connaît des évolutions actuellement. Quand la plupart des banques calent pour le financement de l’immobilier institutionnel (foncière qui achète une tour à La Défense par exemple..), les compagnies d’assurances s’y substituent en mobilisant des ressources pour en faire profiter les promoteurs avec des techniques spécifiques liées à leur statut. Et constituent de petites équipes de très haut niveau. Cela n’existait pas il y a deux ans.

Depuis 1995, on a vu l’apparition de métiers comme l’asset-management, l’investment et le fund-management, le facility-management. Les promoteurs ne réalisent plus les mêmes produits, ces derniers ont considérablement évolué qu’il s’agisse de résidentiel ou, plus complexe, d’immobilier d’entreprise, bureaux, logistiques etc…Outres les aspects de développement durable, la haute technologie s’est emparée des immeubles, devenus de plus en plus « intelligents »….

Pauline de Waele

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