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Présentéisme : les absents n’ont pas toujours tort

27/09/2018

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Le phénomène gagne en ampleur depuis quelques années en France et inquiète les entreprises. Pourquoi ? Car un salarié « présentéiste » coûterait encore plus qu’un absent, selon plusieurs études. Pour contrecarrer cela, il faut déjà le comprendre. Tour d’horizon.

Vous est-il arrivé, lors des douze derniers mois, d’aller travailler tout en pensant que vous auriez dû rester à la maison ?

Car malade, fatigué, stressé, pas concentré… Et combien de fois ? Et si cette seconde question arrive quasi automatiquement, c’est parce qu’elle est justifiée.

L’enquête Conditions de travail  établissait alors les chiffres suivants, en réponses aux deux questions citées : 44,3% de « oui » sur un/deux jours, 35,5% sur 3/5 jours, 11,7% sur 6/10 jours et 8,5% sur plus de dix jours. C’est énorme, l’ampleur du présentéisme ne peut plus être niée.

Définition du « présentéisme »

Avant d’aller plus loin, posons clairement les bases. Le présentéisme désigne un salarié présent sur son lieu de travail alors que son état, physique ou psychologique, ne lui permet pas d’être pleinement productif.

Alors pourquoi venir ? La conséquence d’une idée reçue selon laquelle le nombre d’heures passées au travail détermine la valeur de votre travail, une idée issue de la culture industrielle capitaliste. Car, dans cette culture, le temps c’est de l’argent. Cette phrase, connue et parfois lancée comme une rengaine comique, continue hélas de marquer les gens. Et d’avoir de réels effets.

Comment reconnaître un « présentéiste » ?

Loin de l’idée de faire une chasse aux sorcières, d’exclure le mouton noir, il s’agit d’anticiper pour régler le problème (comme on le verra en détail plus loin). Alors, au quotidien, il réalise mécaniquement ses tâches. Outre le risque de burn-out (et même de bore-out, l’ennui), il y a celui de se blesser (pour un ouvrier par ex).

Et en grattant un peu, les symptômes se font plus sérieux : 58% des « présentéistes » présentent des troubles fréquents du sommeil, 44% ont du mal à concilier vie personnelle et professionnelle tandis que 29% souffrent de maladies chroniques.

Et comment en est-il arrivé là ?

Il y a, en résumé, deux causes principales, directes : l’équilibre de vie de l’individu et la qualité de vie au travail. Et les deux sont très liées, tels les vases communicants.

Par exemple, un salarié qui tend à éviter de rentrer chez lui reste plus tard au bureau ; et à l’inverse, un salarié qui se sent mal au bureau le fuira autant que possible. Cela va dans un sens comme dans l’autre, les vies professionnelle et personnelle communiquent, s’influencent, s’exacerbent. On ne peut cloisonner à 100%.

Il existe par ailleurs d’autres causes, indirectes. Parmi lesquelles nous trouvons une situation financière difficile, une mauvaise santé (10,48 jours/an de présentéisme contre 1,14 en très bonne santé), un rythme de travail particulier (fréquence de présentéisme de 45,7% pour un salarié du soir ou 44,3% de nuit, contre 37,7% de jour à horaires classiques).

Toujours selon cette même étude, le sexe compte également : 46,2% chez les femmes contre 36,4% chez les hommes pour la fréquence de présentéisme, et 2,99 jours de présentéisme contre 2,01.

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