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Le salarié français : clichés et réalités

10/07/2015

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Sales, macho mais romantiques, un peu racistes et grands consommateurs de fromages, snobs… les Français sont les voisins que l’on adore détester. En entreprise, notre image n’est pas plus reluisante. L’image que les Français porte sur eux-mêmes n’est d’ailleurs guère meilleure.

Y a-t-il, comme l’affirme l’adage, un fond de vérité dans chacun de ces clichés ? RECRUT tord le cou (ou pas) aux idées reçues.

 

« Les Français ne travaillent jamais ! »

Les 35h, l’héritage du Front Populaire avec ses congés payés donnent parfois l’impression que les Français travaillent moins que leurs voisins. FAUX !

Avec 37,5 heures de travail hebdomadaire en moyenne (incluant temps pleins et partiels) et quelques 200 jours ouvrés dans l’année, les Français travaillent en moyenne 1 600 heures par an. C’est plus que l’Allemagne, souvent considérée comme la bonne élève malgré ses 1380 heures annuelles.  Ces 37,5 heures par semaine nous permettent même de dépasser la moyenne européenne (37,2) et plusieurs gros pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou la Belgique.

Concernant les jours chômés, la France contrastée. Si, avec 36 jours non-travaillés par an, elle arrive effectivement dans le top 10 mondial (8ème rang), elle est dépassée par plusieurs pays européens tels l’Autriche (première avec 38 jours par an), la Grèce (37) ou la Pologne (37). Concernant les seuls jours fériés, en revanche, elle ne pointe qu’au 34ème rang mondial avec 11 par an.

 

« Les Français sont tous syndiqués ! »

Les représentants syndicaux ponctuent nos quotidiens à coups de déclarations et intervention télévisées. On leur prête donc une forte représentativité du salariat français. FAUX !

Ceux qui crient le plus fort ne sont pas forcément les plus nombreux. Ainsi, avec un taux de travailleurs syndiqués oscillant entre 7 et 8 %, la France arrive en fin du peloton des pays développés, derrière les quelques 11 % américains et la moyenne de l’OCDE à 17 %. Le taux français est surtout dérisoire comparé à celui de ses voisins comme l’Allemagne (17,7%) ou le Royaume-Uni (25 %). Les syndicats ne jouissent donc pas d’une popularité formidable ; une étude menée par Odoxa et publiée en mai 2015 affirme même que 60 % des salariés français en ont une mauvaise opinion (contre 33 % d’opinions favorables), un résultat qui place les organisations syndicales devant les hommes politiques (11 % favorables) mais derrière les patrons (54 %).

 

« Les Français sont tout le temps en grève ! »

VRAI ! Selon les chiffres du Bureau International du Travail, les Français comptabilisent 316 jours de grèves pour 1 000 salariés, soit le résultat le plus important du monde. Certains défenseurs de la cause françaises souligneront que plus la masse salariale d’un pays est importante, plus il est aisé d’atteindre de gros chiffres. Reste qu’en nombre de jours de grève par salarié, la France pointe encore au deuxième rang mondial, juste derrière le Danemark. Les chiffres sont d’ailleurs en augmentation chez nous, ce qui ne risque pas d’améliorer notre réputation.

 

« Les Français n’aiment pas les patrons ! »

Ça dépend. « Patrons, tous pourris » ? L’avis des salariés français sur leur hiérarchie est plus complexe que cela et varie grandement selon certains facteurs, notamment :

-          Du niveau hiérarchique. Les N+1 ne reçoivent que 27 % de mauvaises opinions, un résultat qui se dégrade à mesure que l’on grimpe l’échelle hiérarchique.

-          De la taille de l’entreprise. Les Français plébiscitent les petites structures et leur hiérarchie à taille humaine. Ainsi, si 87 % des salariés de tous bords politiques ont une bonne opinion des dirigeants de TPE-PME, ils ne sont que 49 % à penser de même des patrons des grandes entreprises. Cette question est extrêmement clivante : de plus de 70 % d’opinions positives chez les répondants de droite à plus de 70 % d’opinions négatives chez ceux de gauche.

Dans la mesure où les PME-TPE constituent une très large majorité des employeurs, le résultat pondéré est donc plutôt en faveur de ces derniers.

En changeant d’échelle, les résultats sont nettement moins cléments. Une enquête BVA menée dans 10 pays de l’OCDE montre que les dirigeants français sont les moins aimés de leurs inférieurs et arrivent derniers dans toutes les catégories évaluées : sympathie, honnêteté, ouverture d’esprit et même talent ! Seuls 27 % des salariés disent entretenir une relation amicale avec leur supérieur, à l’inverse des pays anglo-saxons tels l’Angleterre où c’est le cas d’une large majorité. Pire encore : ils sont 50 % à avoir tellement peu confiance en leur patron qu’ils décident de ne pas suivre les directives données. En revanche, plus de 70 % affirment aimer leur boîte.

Le patron des patrons ne montre pas le bon exemple : seuls 49 % des Français ont une opinion favorable de Pierre Gattaz (et 57 % du Medef).

 

« Les Français sont trop payés ! »

Faux, mais… Désigné comme la cause principale des délocalisations, le coût moyen de travail en France est de 34,2 € l’heure. C’est moins qu’en Suède (39,1), en Belgique (39,3) ou au Danemark (38,6), mais c’est bien plus qu’en Allemagne (30,1) et au Royaume-Uni (20,1 !). Et comparé au prix du travail dans les pays de l’est, il est évident que la main-d’œuvre française est plus onéreuse.

Cependant, il convient de nuancer cette idée reçue : si le coût du travail en France est relativement élevé, cela n’implique pas que les salaires le sont. En effet, la rémunération mensuelle française, qui s’élève à 2 567 € bruts mensuels, est nettement inférieure aux moyennes anglaise (2 800 €) et allemande (2882 €). Cette différence s’explique par le lourd poids des cotisations sociales. Il est donc possible de baissercoût du travail sans toucher aux salaires.

 

« Les Français sont nuls en langues ! »

Tellement VRAI ! Quelle belle langue que celle de Molière ! Une langue dont nous avons de quoi être fiers ; tellement d’ailleurs, que nous ne semblons pas très motivés à l’idée d’apprendre celle des autres, en particulier l’anglais. Non seulement le niveau national reste très moyen, mais il marque surtout une stagnation depuis sept ans. C’est bien simple : avec un score de 52,69/100, les Français  pointent à la vingt-neuvième place mondiale et sont surtout les cancres de l’Europe ! Les pays de l’Union brillent pourtant dans ce classement, dominé par le Danemark, les Pays-Bas et la Suède.

A noter : le niveau moyen des salariés est supérieur à celui de leurs supérieurs hiérarchiques ! Cette différence est selon toute vraisemblance liée à l’âge : les patrons étant généralement plus âgés, ils ont été à l’école à une époque où les langues étaient loin d’être prioritaires.

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