Comment est né le projet d’étude en alternance à l’ESSEC ?

 Il s’agit d’une initiative de l’ancien Directeur Général du Groupe ESSEC, Jean- Pierre Boisivon, en 1993. Désir d’innover, de compléter la formation dispensée à l’école par l’acquisition de savoir faire opérationnels en milieu réel, acquisition encadrée par des tuteurs à l’école et en entreprise. Approfondissement du projet pédagogique de l’ESSEC basé sur l’individualisation des parcours de formation.

Responsabilisation des étudiants qui doivent opérer des choix et rendre compte régulièrement de leurs progrès (auto-évaluations croisées avec les évaluations des tuteurs).

La demande des élèves désirant faire de l’alternance augmente-elle ?

 Non, elle s’est stabilisée à 30% de la promotion depuis 10 ans (l’apprentissage a démarré il y a quinze ans). Par contre, la demande progresse dans les MS (mastères spécialisés) et l’ESSEC répond, avec ses partenaires institutionnels (SAIA, Région, entreprises) à cette demande croissante.

30% est le niveau d’équilibre résultant du jeu libre de l’offre des entreprises et de la demande des étudiants. Ce chiffre n’était pas défini a priori.

Si oui, qu’elle est la position de l’ESSEC face à ce phénomène ?

Le « tout apprentissage » n’a aucun sens au niveau des formations Mastère

(bac+5). Le contrat d’apprentissage a pour vocation, dans ce cas de figure, de favoriser la professionnalisation de l’étudiant ; ce n’est pas une méthode pédagogique plus efficace en soi que la formation classique.

Le contrat d’apprentissage est donc adapté à certains types d’étudiants (fonction de leurs projets, maturité, niveau de conscience, tempérament) ; ce n’est pas la seule voie pour tendre vers l’excellence.

Les étudiants doivent avoir eu une première expérience significative d’un environnement professionnel (sous statut de stagiaire) avant de décider d’opter pour l’apprentissage ; les contrats, de deux ans, ne couvrent donc que la fin d’études.

Quel est le point de vue des entreprises partenaires de l’ESSEC vis-à-vis de l’alternance ?

Elles en redemandent : l’offre des entreprises est supérieure à la demande des étudiants.

Un excellent moyen pour nouer et consolider des partenariats efficaces.

Elles apprécient la possibilité de négocier le calendrier de l’alternance et ont appris à mettre en valeur les temps forts de la présence en entreprise et les exigences de la scolarité des étudiants (séminaires de chaire, cours sur le campus de l’ESSEC à Singapour, séjours dans les universités étrangères, détachements dans leurs filiales