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Alphabet : le documentaire qui gronde l’école

19/10/2015

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ALPHABET

Un documentaire d’Erwin Wagenhofer

1h48

« Les méthodes pédagogiques utilisées pour éduquer nos enfants ne sont-elles pas dépassées ? […]

En exposant au grand jour les limites d’un modèle hérité de la révolution industrielle, pédagogues, chercheurs, scientifiques, chefs d’entreprises et élèves abordent le rôle de l’enseignement et envisagent des voient alternatives à nos pratiques actuelles. »
Au cinéma le 21 octobre 2015



ALPHABET part d’un paradoxe, d’un étonnement. Alors que l’imagination joue un rôle central dans l’évolution et le progrès des sociétés (la roue ou l’ordinateur ont bien été imaginés avant d’être conçus), elle n’occupe aucune place dans l’éducation. En invitant les enfants à trouver la bonne réponse, on développe non pas des individualités, mais des automatismes. Pourquoi ? Ce parti pris ne signe-t-il pas la mort programmée de nos cultures ?

Pour étayer son interrogation, le réalisateur ouvre son documentaire sur le plus extrême des exemples : la Chine. Les élèves chinois étudient à l’école, en cours du soir, puis une fois rentrés chez eux, parfois jusqu’à 18 heures par jour. Ils dominent tous les classements mondiaux en termes d’acquisition de compétences par classes d’âge. Ce sont, selon les mots d’un intervenant du film, des « robots à examens », les victimes d’un « dressage » et d’une « standardisation » qui entravent le développement d’une réflexion personnelle. Pas de contestation, pas d’innovation.

« A la naissance, nous sommes tous un exemplaire original… Mais nous mourrons presque tous à l’état de copie. » E. Wagenhofer

 

 

Extrême, la contre-proposition l’est également. En nous présentant des personnes qui ont fait le choix de ne pas scolariser leur enfant, et ne de pas suivre les programmes officiels, il remet en cause jusqu’à l’existence d’un système éducatif. Pour cette famille, l’enfant n’a pas à être contraint ; sa curiosité et son enthousiasme le pousseront naturellement à acquérir les savoirs dont il estime avoir besoin pour s’épanouir. Soit. Mais le réalisateur souligne qu’aujourd’hui, la pression à la conformité est telle que le système broie celui qui ne rentre pas tout à fait dans le moule. Pour les non-diplômés, la précarité sera au menu.

 

Le propos est intéressant, tout comme l’interrogation qu’il suscite. On regrette cependant la trop grande partialité du propos (l’opposition entre progrès individuel et performance économique est l’engrais idéologique qui nourrit tout le documentaire), tout comme la faible variété des exemples. On s’étonne ainsi que tous les systèmes soient mis dans le même panier, sans que ne soit soulignées les différences culturelles. Ainsi, rien ou presque n’est dit sur le système anglo-saxon (Etats-Unis, Angleterre) où la notion d’individualisme et les activités extra-scolaires sont privilégiés.

En conclusion, aucune réponse n’est véritablement apportée. « Le film se termine par une invitation. J’invite le spectateur du film à faire le premier pas. Toutefois, chacun est responsable de son premier pas », déclare le réalisateur. 

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