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Métier décalé : les habilleurs de scène

09/01/2018

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Les habilleurs de scèneA voir le regard placide des mannequins sur le podium ou la concentration  de l’acteur qui déclame son monologue, le spectateur imagine mal l’agitation qui règne dans les coulisses des spectacles en train de se dérouler sous ses yeux. Car plus qu’un trou de mémoire ou  un faux-pas, il suffit d’une transition ratée pour méchamment gripper une machine pourtant bien huilée.
Pour assurer la rapidité des changements de costumes, les théâtres et cabarets ont leurs petites mains : les habilleuses, des bonnes fées capables de vous transformer un acteur en une minute chrono.

DEVENIR HABILLEUSE

Question simple pour commencer : comment devient-on habilleuse ? S’agit-il (comme on le lit souvent) d’un petit boulot qui s’apprend « sur le tas » ou existe-t-il de véritables formations ?

Oui et oui ! Il existe une formation en deux ans qui s'appelle un DTMS-H (diplôme de techniciens des métiers du spectacle, spécialité habilleur). Mon école était à Sartrouville mais il en existe partout en France.

Apprendre sur le tas, c’était surtout possible il y a trente ans car la demande était moins forte et les formations, très rares. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui comme hier, ce sont les contacts et le réseau qui priment.

Tu as un CV admirable : Crazy Horse, Moulin Rouge… comment es-tu entrée dans des maisons aussi prestigieuses ? Sont-ce les danseuses que tu habilles qui te recommandent ou construis-tu ton réseau « au culot » ?

Tout d'abord par le biais de stages obtenus grâce au DTMS-H. J'ai fait moi-même les démarches en appelant directement les équipes habillages et costumes. A l'époque je ne connaissais pas les danseuses. Mais dans ce métier, le plus important, sont les rencontres que l'ont fait et c'est comme cela que, petit à petit, on construit son carnet d'adresses.

 

Lire aussi : Métier décalé : goûteur d'eau

LE METIER EN LUI-MÊME

La rapidité et l’étroitesse fréquente des coulisses rendent la relation entre l’habilleuse et l’artiste presque intime, malgré sa fugacité. Comment gère-t-on cela ?

C'est la meilleure partie du travail ! On est là pour accompagner les artistes, les rassurer et leurs créer un « point d'ancrage ». Comme on travaille tous les soirs avec les mêmes personnes, des affinités se créent avec le temps. Nous sommes les dernières personnes qu'ils voient avant d'aller sur scène ; c'est un moment très important, c'est là qu'ils évacuent leur stress. Tous les soirs, on agit de la même manière de façon à leur créer une routine rassurante. Dès que le spectacle change, on rencontre de nouvelles personnes. Nous sommes sans cesse entourés d'artistes, de techniciens... Il faut donc être plutôt sociable.

 

A ce propos… On parle d’ « habilleuses » car les hommes sont très rares à ces postes. Cela pose-t-il problème ?

Les métiers concernant la mode, la couture ou tout ce qui touche au textile parle souvent plus aux femmes. Malheureusement, les codes de l’ancien temps persistent...

Être un homme en habillage, c'est très intéressant car certains artistes masculins préfèrent être habillés par des hommes pour des raisons de pudeur. Les habilleurs sont donc très recherchés !

 

Malgré son nom, le rôle de l’habilleuse ne se résume pas qu’à déshabiller et habiller les artistes. Elle est une véritable « nounou des costumes »… Quelles sont ses missions précises, notamment entre les spectacles ?

Nous nous occupons des costumes avant, pendant et après le spectacle.

Nous faisons également la mise en place des loges : installer les costumes dans leurs ordre d'apparitions sur scène, rendre les loges agréables pour les artistes (en préparant des bouteilles d'eaux, des serviettes…).

 Pendant le spectacle, on habille et on fait les « changements rapides » (quand l'artiste doit changer de costume très rapidement).

Enfin, après le spectacle, on réceptionne les costumes et se charge de leur entretien. Il faut les nettoyer de façon à ce que tout soit prêt pour le spectacle du lendemain. On est aussi amené à réparer les costumes quand ils sont déchirés ou même à recréer entièrement un costume.

 

Lire aussi : Métier décalé : nivologue

 

CÔTE PERSO

On suppose qu’un tel métier suppose beaucoup de rigueur et un goût certain pour l’adrénaline. Quels en sont les aspects qui te plaisent le plus ?

Ce qu'il me plaît le plus, c’est le côté humain : rencontrer les artistes, mais aussi les moments de précipitation pendant les changements rapides. On doit être tout le temps dynamique ;  c'est un métier où on est tout le temps actif !

 

Quels sont tes projets ? Comptes-tu poursuivre en tant qu’habilleuse ou as-tu d’autres perspectives ?

En plus d’être habilleuse, je fais des études pour devenir costumière. J'aimerais faire à la fois les costumes et l'habillage, afin de suivre mes costumes sur toute leur durée de vie. Une fois mon diplôme obtenu, je travaillerai dans différents atelier mais la finalité serait de créer mon propre atelier.

Reportage sur le métier de costumière-habilleuse (par lesmétiers.com)

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