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Profession paramédicale en mal de reconnaissance : ostéopathe

17/07/2012

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De nos jours, les rebouteux ont-ils encore la cote ?

Il est vrai qu’au cours de mon parcours professionnel, j’ai parfois été amené à voir des pratiques que je qualifierais de moyen-âgeuses, notamment au cours de remplacements de certains de mes confrères, dont je ne dirais pas qu’ils font partie de mes pairs...

Cela dit, ce genre de pratiques tend à disparaitre et le décret relatif aux actes et aux conditions d’exercice de l’ostéopathie, cela assainira à très court terme l’ensemble de la profession. Pour l’heure, la profession d’ostéopathe souffre toujours d’un problème d’image.

Les préjugés ont parfois la dent dure… Malgré notre cursus d’études de six ans qui comprend notamment l’étude de la physiologie, de l’anatomie, de l’imagerie médicale et j’en passe, nous sommes toujours associes a une espèce de chamanisme de catacombes...

Cela est du aux tâtonnements administratifs dans la matière de la reconnaissance de notre diplôme. Or, nous sommes réellement et pleinement des acteurs de la sante. Nous espérons que les à priori évoluent vite, dans le sillage des nouvelles réglementations. Cela dit, ces dernières ne sont même pas encore véritablement satisfaisantes. En effet, le décret du 25 mars 2007, réglemente la profession au regard d’une formation de trois ans et laisse toujours une certaine liberté aux sages-femmes pour pratiquer l’ostéopathie. Ces dernières sont plus libres de la pratiquer que nous, ostéopathes qui avons suivi une formation de six ans !

C’est tout simplement aberrant ! Cela l’est d’autant plus, que cela constitue un réel danger pour les patients ! Ce laxisme est en inadéquation criarde avec l’éthique de notre profession. L’ostéopathie, c’est toute une approche, une gestuelle, un état d’esprit, une philosophie. Ca n’est pas qu’une technique manipulatoire et encore moins qu’un diplôme d’Etat. Nous considérons le patient comme un tout dans lequel un segment peut dysfonctionner.

Notre vision globale tranche avec celle, ultra ciblée, de la médecine en général. C’est pourquoi, nous, professionnels de l’ostéopathie, réclamons une réglementation plus rigoureuse de notre profession. Et nous la réclamons principalement dans un souci de protection des patients.

La Sécurité sociale et les mutuelles évoluent-elles du point de vue du remboursement des consultations ?

Pour une profession médicale, une convention avec la Sécurité sociale a l’avantage de permettre l’accès aux soins à un plus grand nombre de personnes, outre le bénéfice en termes d’image que la convention génère pour la profession. Du point de vue du praticien, une telle convention peut être embarrassante, car il en vient à être régi par l’Administration, à savoir par des fonctionnaires qui n’entendent diable rien du tout a la médecine !

Je ne milite donc pas pour une convention qui lierait les ostéopathes a la Sécurité sociale.

D’autant plus qu’actuellement, certaines mutuelles commencent a proposer des quotas de 5 a 10 séances a l’année, remboursées a hauteur de la moitié de nos honoraires.

Qu’est ce qui différencie la profession d’ostéopathe de celle de kinésithérapeute ?

Les métiers d’ostéopathes et de, kinésithérapeute sont deux métiers qui se recoupent mais qui sont bien distincts. Ils sont complémentaires. La kinésithérapie, c’est 95 % de rééducation. Nous, ostéopathes, ne pratiquons pas de rééducation. Les kinés ont un cursus de trois ans, nous de six.

Ils étudient l’anatomie et la physiologie du système musculo-squelettique, quand nous étudions en plus les systèmes viscéral et crâniens, la neurologie et le système neurocentral. Un kiné est charge de remobiliser un segment ayant subi un choc traumatique, immobilisé pour reconsolidation, tandis que l’ostéo a une vision et une mission plus globales.

Pour nous, au-dessus d’une cheville, il y a un genou ! Le kiné ne cherche pas a traiter la cause mais le symptôme. Notre façon de travailler est différente : nous nous attaquons a la cause par une série d’interrogations et de palpations précises.

Nous sommes des enquêteurs de la causalité. Bien évidemment, lorsque l’on identifie et traite la cause de la douleur, l’effet-symptômes disparait. Cela participe à donner sa dimension magique a notre profession aux yeux des patients. Le corps est en fait une machine complexe où règnent les interactions. Point de magie dans notre profession : juste une connaissance pointue de ses mécanismes, de sa mécanique.

Pourquoi avoir choisi cette profession ?

Une mauvaise blessure au coccyx lors d’un match de rugby… Le généraliste que je consultais m’a recommandé d’aller consulter une ostéopathe. C’est comme cela que j’ai découvert cette profession.

La connexion avec notre profession se fait souvent en situation de crise, car l’ostéopathe est bien souvent le dernier recours contre la douleur chronique, donc l’échec des autres praticiens.

En consultant cette ostéopathe, en jugeant dans ma chair et mes os de l’effet bénéfique de ses techniques, j’avais plus que découvert une profession : j’avais découvert ma vocation.

Je me suis donc inscrit dans une école d’ostéopathie après mon bac.

La formation d’ostéopathe n’était pas encore reconnue, mais ca n’a pas pesé une seule seconde dans mon choix de carrière professionnelle.

Quelles sont les qualités impératives pour être un bon ostéopathe ?

Il faut être ouvert, ce qui est valable pour l’ensemble des professions du monde médical… Etre a l’écoute, zen, pugnace, être curieux, aimer chercher, investiguer, s’interroger, fouiner pour trouver le pourquoi du comment, la cause de la conséquence douloureuse ou embarrassante.

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