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L’économie sociale et solidaire : un secteur en bonne santé !

16/05/2014

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L’économie sociale et solidaire, née durant la seconde moitié du XIXème siècle, repose sur des valeurs de solidarité, d’égalité, de liberté et renforce la cohésion sociale. Avec 10,3% de l’emploi français, soit 2,34 millions de salariés, elle est aujourd’hui un secteur essentiel à l’économie et au bon fonctionnement de la France. L’ESS est omniprésente pour les français sans que l’on s’en aperçoive réellement. 222 900 établissements relèvent de l’ESS, répartis dans trois branches principales : 21% des services pour personnes handicapées, 16% des centres sociaux et socioculturels et 13% de mutualités.

La mutuelle de protection sociale Chorum a réalisé, avec le soutien technique de l’institut CSA, une enquête concernant la qualité de vie au travail dans l’ESS. 6 261 salariés et dirigeants de l’ESS ont répondu à ce sondage à l’automne 2013.

Une qualité de vie supérieure à la moyenne nationale

Tandis que la note globale de la qualité de vie en France est de 6,1/10, celles des salariés et des dirigeants de l’ESS se placent légèrement au dessus avec respectivement 6,3 et 7,4. C’est dans les coopératives que la qualité de vie est la plus satisfaisante avec 7/10 contre seulement 5,9 dans les coopératives. On remarque également que cette note, que ce soit pour les salariés ou les dirigeants est toujours plus élevée chez les moins de 35 ans et dans les entreprises de moins de 20 salariés. Sans surprise, c’est dans les fonctions de la production que la note chute (5,6), tandis qu’elle grimpe dans la fonction de la direction générale (7). Cependant 46% des salariés et 32% des dirigeants ressentent une dégradation de leur qualité de vie au travail depuis quelques années.

Des conditions de travail convenables mais à améliorer

Majoritairement, les salariés et dirigeants se disent satisfaits de leurs conditions de travail à 78% et 89%. Ils sont 80% chez les salariés et 92% chez les dirigeants à considérer l’ambiance de travail comme satisfaisante. Cependant, ils sont 46% de dirigeants à penser que le travail empiète sur leur vie privée. Au niveau physique, 37% de salariés ont un travail qui implique des contraintes posturales et 23% perçoivent des douleurs articulaires et/ou une gêne dans le travail. La note globale des salariés victimes de gêne physique est de 5,3/10.

Bien que 84% des salariés et 81% des cadres se sentent respectés et reconnus dans le cadre de leur travail, 73% des dirigeants se sentent sous pression et 21% des salariés craignent des agressions physiques. Ils sont même 62% chez les salariés à se sentir affectés par les comportements et les discours agressifs des clients.

Un fort sentiment d’appartenance et d’utilité

85% des salariés et 92% des dirigeants souhaitent continuer leur carrière dans l’ESS, quant au contenu du travail, ils sont 80% de salariés et 94% de dirigeants à en être satisfaits. La quasi-majorité des dirigeants (98%) assure prendre souvent des décisions au travail, en revanche, seulement 73% des salariés partagent cet avis.

Des inquiétudes quant à l’avenir professionnel

Seulement 58% des salariés sont confiants dans leur avenir professionnel, tandis qu’ils sont 82% chez les dirigeants. La raison principale de la dégradation de leur qualité de vie s’avère être les fusions et regroupements. La moitié des salariés estiment l’information reçue lors des fusions insuffisante. Ainsi, seulement un tiers est rassuré quant à la pérennité de son emploi suite à une fusion ou à un regroupement. La note globale des salariés ayant connu une fusion ou un regroupement s’élève à 5,8/10.

Importance du relationnel et des échanges

90% des dirigeants pensent que les échanges formels ou informels  permettent d’améliorer la qualité de vie au travail. Les salariés et dirigeants ayant des échanges réguliers au travail attribuent la note de 6,8/10 à leur qualité de vie au travail. 75% des salariés estiment que leur manager favorise la communication au sein d’une équipe, et 80% pensent que leur encadrant prend en compte leurs propositions. 56% des salariés déclarent recevoir un soutien satisfaisant de la part de leur manager dans les situations difficiles, leur note attribuée à la qualité de vie s’élève alors à 7,2. En revanche, les 28% jugeant le soutien de leur manager insatisfaisant ont attribué une note de seulement 4,6.

Le constat de ce baromètre est plus que satisfaisant, notamment concernant la qualité de vie et l’ambiance au travail. Cependant, il pointe les améliorations et les attentes liées à la gêne physique occasionnée, à l’inquiétude quant à l’avenir, à la relation parfois tendue avec les clients et au soutien parfois insatisfaisant des managers. L’ESS est un secteur d’avenir désormais indispensable, même s’il s’avère avoir encore quelques lacunes…

Entretien avec Benoit Hamon

Lors de la journée de restitution des résultats du baromètre consacré à la qualité de vie au travail des salariés et dirigeants de l’ESS, CHORUM a interviewé Benoît Hamon, ministre délégué, chargé de l’Economie sociale et solidaire et de la Consommation. Voici son bilan.

Des enseignements très positifs en raison du projet des entreprises de l’ESS

Benoît Hamon : « Le premier enseignement, c’est le taux de satisfaction des salariés de l’ESS à l’égard de leur entreprise, 80 % - ambiance, conditions – qui est très élevé. Le projet associatif, mutualiste, coopératif, implique toutes les parties prenantes à la décision, dont les salariés. Ce taux de satisfaction qui singularise l’ESS et ses entreprises par rapport à l’économie classique est incontestablement un bon point pour les employeurs de l’économie sociale et solidaire. »

Une déclaration de principes qui intégrerait un engagement sur la qualité de vie au travail

Benoît Hamon : "Je voudrais que les employeurs de l’ESS retrouvent leur rôle de locomotive dans l’amélioration des relations sociales, du dialogue social et des conditions de vie au travail. Je trouve légitime que les acteurs de l’ESS s’emparent de cette question et qu’ils se dotent d’une déclaration de principe [dans la loi ESS, NDLR] qui aille au-delà de la gouvernance démocratique et de la non-lucrativité. Une déclaration qui dise qu’un employeur social et solidaire vise à un haut niveau de relations sociales et à un haut niveau de qualité de vie au travail. C’est cette discussion à laquelle j’invite les employeurs de l’ESS, au nom d’un principe simple : dans économie sociale et solidaire, il y a une promesse sociale et une promesse solidaire. Je pense qu’au-delà des déclarations d’amour, tout le monde a envie d’avoir des preuves d’amour, et cette déclaration de principe en serait une belle."

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