A l'occasion de la 11ème édition de la semaine pour la qualité de vie au travail, la question de la conciliation entre vie professionnelle et vie privée est au coeur du quotidien de millions d'actifs. Pour 75 % des français, cet équilibre est même essentiel ! C'est pourquoi, pendant 5 jours, le réseau Anact-Aract organise une centaine d'évènements dans tout l'Hexagone pour informer, sensibiliser et mobiliser les acteurs du monde professionnel à l'amélioration de leurs conditions de travail. Ainsi, quels sont les résultats de l'enquête menée auprès de 1 026 salariés actifs français du secteur public et privé révélant leur vision et ressenti en matière de conciliation ?

Rétablir les frontières entre travail et privé

En s'intéressant particulièrement à la région Ile-de-France, deux problèmes majeurs expliquent le déséquilibre existant entre vie privée et vie professionnelle :

1. "Always connecting"

Avec les nouvelles technologies, les organisations traditionnelles et la gestion du temps sont bouleversées. Les salariés utilisent effectivement leurs outils personnels pour leur travail ... Il est difficile de décrocher ! En effet, 40 % utilisent leur PC portable personnel et 41 % leur smartphone personnel. Les frontières entre le travail et le privé semblent abolies, c'est un risque pour l'équilibre et la santé des salariés.

2. Problème de l'éclatement des lieux

De part son bassin d'emploi étendu, les réseaux de transports de la région IDF sont engorgés. L'objectif est alors de limiter le déplacement des actifs. La région compte en effet 11 millions de déplacements quotidiens liés au travail. Avec un temps de trajet dépassant 1 heure pour 20 % des salariés franciliens, 60 % voit leur trajet travail-domicile comme un désagrément. Pour désengorger les transports, ils sont de plus en plus nombreux à opter pour le télétravail et des lieux alternatifs au travail. Télétravailler en télécentre réduirait ainsi le temps de transports de 80 minutes par jours, ce gain serait réinvesti pour 30 minutes dans le travail : terminé le gaspillage ! Aujourd'hui, le travail hors des locaux de l'entreprise séduit 74 % des salariés.

Par ces activités de services, un taux d'emploi féminin élevé et une forte proportion de cadres, la région IDF est principalement concernée par ces problèmes. Les franciliens veulent du changement car ils sont plus nombreux cette année à se rendre compte d'une dégradation au sujet de cette conciliation vie professionnelle-vie privée. En effet, le travail ne cesse d'empiéter sur la vie personnelle comme le prouve le chiffre suivant : 26 % des salariés franciliens emportent du travail chez eux contre 17 % dans les autres régions de France.

Les entreprises sont-elles à l'écoute des besoins des salariés ?

Sceptiques quant à l'investissement des entreprises, plus de 50 % des salariés pensent qu'elles ne sont pas à l'écoute des besoins des salariés. Quand effort il y a, ils sont portés par les managers notamment et résultent de mesures individualisées plutôt que d'une prise en charge globale. Or, le système doit être régulé par le collectif.

Pourtant si les entreprises se mobilisent sur le sujet, 71 % des salariés pensent qu'un un bon équilibre vie professionnel et vie privée serait avantageux pour les deux parties. Quels sont ces bénéfices ? En lien avec la santé et l'efficacité, ils sont de même nature aussi bien pour l'entreprise que pour les travailleurs. Une meilleure santé, moins d'absentéisme, une efficacité renforcée, un épanouissement personnel, une plus grande implication et moins de stress sont les effets attendus.

Comment générer une satisfaction professionnelle ?

L'équilibre entre le vie privée et la vie professionnelle arrive en tête du classement comme facteur majeur de satisfaction professionnelle. L'intérêt pour le job et une bonne ambiance entre les collègues arrivent en deuxième et troisième position. Ce fameux équilibre est délicat à atteindre avec près d'un salarié français sur deux reconnaissant rencontrer des difficultés à gérer le quotidien (formalités administratives, tâches domestiques, vie familiale et sociale, activités associatives, sportives ou artistiques...). C'est pourquoi, malgré les effets néfastes sur la santé dont ils ont conscience, plus de trois quarts des salariés envisagent de travailler selon des horaires "atypiques".

Ainsi, une modification de l'organisation du travail serait l'issue pour un meilleur équilibre. Dégager plus de temps pour leur vie personnelle est le véritable souhait des franciliens aujourd'hui ; ils envisagent essentiellement une personnalisation du temps de travail et des modalités de travail (adaptation des horaires, des rythmes, travail à distance).