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Alex, blogueur voyage : «partager ma passion et donner envie aux gens de voyager, mon rêve »

30/05/2018

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Parti de rien, si ce n’est de sa passion, Alex a fait ce qui lui plaisait, ce qui le rendait heureux. Et, juste récompense, cela a plu à beaucoup de gens ! A tel point qu’aujourd’hui, blogueur voyage est devenu son métier. Il nous raconte son parcours et partage ses expériences. Inspirant.

  • Devenir blogueur voyage, c’était une évidence pour toi, suivre ta passion, ou le fruit du hasard, une opportunité ?

C'était plutôt le fruit du hasard. 

Quand je suis revenu de mon tour du monde, j'avais compris que je ne pouvais pas retourner dans une vie de salariat normal. Et c'était pour moi la bonne occasion de se réorienter professionnellement car mon blog voyage venait d’être récompensé meilleur blog voyage de l'année. C’était  pour moi comme un signe de continuer.

Mon rêve, il y a sept ans, était de parcourir le monde en faisant des vidéos pour partager ma passion du voyage et donner aux gens l'envie de voyager. Mais en résumé bête et méchant ça donne : je veux faire des vidéos de voyage et qu'on paie pour ça ! Je n'étais pas très crédible à l’époque auprès de mon entourage.

Pendant trois ans, j’ai fait ce métier par passion sans gagner un seul euro en retour (je me rémunérais en faisant des projets free-lance en parallèle), jusqu’au jour où un petit office de tourisme français m'a appelé pour me demander de venir faire des vidéos chez lui. Sur le coup j'ai me suis dit « non j’avoue ça me tente pas vraiment, je dois aller en Jordanie et là, Brive-la-Gaillarde ça m'inspire pas plus que ça». Mais la personne m'a dit « non mais tu seras payé si tu viens ». Là j'ai dit « comment ça ? Je fais pareil que d'habitude sauf que là je suis payé ? » . Il m'a répondu « c’est ça !  On trouve que tes vidéos donnent envie de voyager alors on se dit que si tu fais des vidéos chez nous, ça donnera certainement envie aux gens de voyager dans notre région. »

Et là pour moi ça a été la révélation et le début d'une belle aventure. J'ai compris que je pouvais gagner ma vie grâce à mon métier et le contenu que je créais avec passion. Vu que je me suis donné à fond dans cette première mission, c'est comme dans n'importe quel secteur le mot se passe vite (en bien ou en moins bien) et j'ai eu des autres contrats qui ont commencé à arriver tout seul.

-          Combien de temps as-tu réfléchi avant de te lancer ?

En fait, quand je suis rentré de mon tour du monde, j'ai commencé à remettre le costard et refaire un tour dans les cabinets de recrutement. Et le plus marrant est que je me suis retrouvé en finale pour mon ancien poste chez le concurrent de mon ancienne société. 

Mais avant d'aller à l'entretien final, je les ai appelé et leur ai dit que je retirais ma candidature parce que j'avais trouvé une meilleure offre : celle d'être libre, de suivre mon instinct et de vivre de ma passion ! C'était décidé, je me débrouillerai pour arriver à changer de vie et avoir un métier qui n’existait pas encore ! 

Le déclic ça vraiment été de me dire que j'allais retourner dans cette vie qui ne m’avait pas nourrie pendant sept ans. Cette vie qui, pourtant, répondait à toutes les promesses qu'on m’avait faite quand j'étais plus jeune : bon salaire, bon métier, statut de cadre, les perspectives d'évolution, appartement sympa… En gros, « tu auras de l’argent et la sécurité, donc tu seras heureux ». 

Au final je me suis dit « fuck it ! », je ne vais pas les écouter eux et je vais m'écouter moi ! 

-          Quels sont les moyens nécessaires : financiers, humains, techniques/matériels, compétences ?

Les qualités qu'il faut pour être un bon blogueur voyage ou un bon entrepreneur ce sont, selon moi, les suivantes : 

  • passionné : de ce qu'on fait, de la thématique et du sujet sur lequel on va travailler tous les jours pendant des mois et des mois, voire des années. Et pour être sûr d'être en permanence motivé, mieux vaut être passionné ;
  • déterminé : ça n'arrive jamais de commencer quelque chose et de tout de suite réussir et en récolter les fruits. Il ne faut donc jamais lâcher l'affaire quand il y a des échecs ou quand les choses ne se passent pas comme prévu. Ça prend du temps, c'est comme ça pour tout le monde, il faut l'accepter et ne jamais abandonner ;
  • patient : les choses n'arrivent pas tout de suite, il faut avoir une vision long-terme et non pas court terme ;
  • aimer le processus et non pas son objectif : je me suis longtemps trompé à vouloir toujours atteindre une situation et à chaque fois que je l’atteignais, je la repoussais pour avoir des nouveaux objectifs. Ce qui fait que je n'étais jamais satisfait ni pleinement heureux de ma situation. J'ai compris récemment que je me trompais, car l’important c'est d'aimer le processus, le chemin vers l'objectif. Parce que si c'est le cas, ça veut dire que chaque jour sera un moment de joie et de bonheur à avancer dans sa vie.

Pour le côté matériel, un ordinateur, une connexion Internet avec un smartphone ça suffit ! On vit dans l'ère où il y a le plus de potentiel et de facilité à réussir que la civilisation humaine n'a jamais connu.

Pour ce qui est du financier, c'est toujours très bien d'avoir une petite année de trésorerie devant soi afin d'être serein et pleinement concentré dans ses projets et ne pas se soucier d'avoir à payer ses factures. Une année, ça laisse le temps de développer des projets très intéressants où tu peux commencer à faire rentrer un peu d'argent.

-          Tu avais « tout » ou tu as dû bosser, apprendre sur le terrain ?

Je n'avais rien ! Ni le bon ordinateur, ni la bonne caméra et surtout je n'y connaissais rien n'a rien : je ne savais pas filmer, monter des vidéos, prendre des photos, créer un site internet, écrire un article ou gérer les réseaux sociaux. 

-          T’es un autodidacte ou tu as suivi des formations, des tuto, suivi un modèle/mentor ?

J'ai tout appris seul. Enfin, Internet et ses tutos sont mes meilleurs amis. Mais pendant longtemps, j’ai suivi le mauvais le processus d’apprentissage et perdu du temps : je cherchais beaucoup par moi-même et c'est le meilleur moyen de ne pas avancer vite. En plus d’être frustré ! Avec le recul, j'aurais dû m'inspirer des gens qui avaient réussi,  suivre des formations en ligne et beaucoup plus de tutos que je ne l’ai fait. Mais c'est en faisant qu'on apprend !

-          A quel moment on se dit « ça y est, je suis un blogueur voyage » ?

À partir du moment où les rentrées d'argent étaient suffisantes pour payer mes factures sans avoir à puiser dans mes économies ! Je me suis dit « OK, là c'est bon, c'est vraiment mon métier ».

-          Qu’est-ce que tu aimes dans ce métier ?

Être libre ! Ne pas avoir à demander des jours de congés ou à justifier de mes horaires de travail. Quand on est en freelance, on ne travaille plus pour un temps de présence mais pour l'efficacité. Si j'arrive à faire une tâche en deux heures au lieu d'une journée, ça me permet de passer le reste du temps à la plage ou à faire quelque chose que j'aime.

Mais ce que j'aime surtout, c'est arriver à partager ma passion et de pouvoir en vivre. Pour moi, voyager est vraiment très important et je pense que les gens en ont vraiment besoin aujourd'hui pour s'ouvrir l'esprit. Cela les aide dans leur chemin personnel. Moi, ma part du boulot, est d’arriver à leurs donner le déclic pour partir voyager.

-          Et ce que tu aimes moins, les côtés pénibles, durs ?

Clairement, les réseaux sociaux. Car ils me forcent à rester en lien direct avec mon pays, mes engagements, mon travail… et ça fait un peu perdre la magie de l’instant présent. Il y aussi le fait de filmer, car je me pose toujours la question de savoir comment je vais capter le moment. Car ce que j’aime dans le voyage, c’est d’être à 100 % dans le moment que je suis en train de vivre. Après, il faut aussi voir le côté positif : les réseaux sociaux me permettent de construire des projets, d’être main dans la main avec des gens et d’échanger.

-          Quels sont tes plus beaux voyages depuis que tu fais ça ? Et pourquoi ? Un top 5 ?

La meilleure façon d'être blasé du voyage ou d’être déçu d’un lieu est justement de commencer à classifier les moments et les expériences. Je ne le fais jamais mais je vais en donner 5 qui m'ont beaucoup marqué : 

  • Mon trek à cheval à travers les steppes de Mongolie ;
  • Mon trek de survie de 7 jours dans la jungle amazonienne ;
  • Ma chasse aux aurores boréales en Norvège ;
  • Mon trek de deux semaines en plein cœur de la Papouasie indonésienne ;
  • Mon expédition dans le désert du Dasht-e Lut en Iran.

-          Qu’est-ce qui t’apportent le plus : les images magnifiques gravées à jamais ou les rencontres avec les gens ?

On dit souvent que ceux sont les rencontres qui marquent les voyages. C’est très vrai mais pour mon cas, c'est quand je me sens connecté à la nature et avec les décors qui m’entourent. Alors je dirais que les paysages prennent largement autant importance que les rencontres.

-          D’ailleurs, tu arrives toujours à communiquer avec tes guides, hôtes, etc ? L’anglais est vraiment parlé partout, même en Amérique du Sud ?

Non, parfois j'étais dans des endroits où les guides et moi ne partagions pas un seul mot en commun (Mongolie, Papouasie, Kirghizistan par ex). Mais il y a toujours le langage des mains, le regard…. et un phrase book (phrases clés traduites dans les 2 langues, ça sert toujours !).

Quoi qu’il en soit, ça ne m'a jamais empêché de pouvoir trouver où dormir, à manger ou me déplacer. Et ce sont des cas anecdotiques honnêtement, pour le reste, tout le monde parle anglais un minimum.

-          Ce métier t’a ouvert d’autres portes, amené à faire des choses ou rencontrer des gens auxquels tu n’aurais jamais pensé ?

Ça m'a surtout permis de me construire une vision de la vie et une mentalité différentes. Aujourd’hui, je sais que je peux m’adapter à toutes les situations. Aucune ne sera un obstacle, je saurai toujours trouver une solution. Ça été la plus grande force que tous les voyages m’ont donnée : arrêter d'avoir peur, faire confiance à la vie et me donner à fond ! Ce métier m'a appris que lorsque tu fais ça, tout se passe bien.

-          Vois-tu une évolution logique possible professionnellement, comme le parcours classique de promotion en entreprise ?

Je pense que l'évolution sera la transmission et la formation de futurs blogueurs voyage. C'est comme les footballeurs en fin de carrière, ils disent tous que ce qu'ils apprécient le plus est d'aider les futurs talents ! 

-          Pourrais-tu redevenir salarié un jour ?

Impossible ! J'aime travailler en équipe mais je n'aime pas du tout la façon dont les entreprises sont faites aujourd'hui. Surtout, je n'aime pas devoir me justifier ou demander mes congés. J'aime travailler à l’efficacité et à la confiance. Ensuite, chacun se gère pour atteindre l'objectif convenu ensemble.

-          Qu’est-ce que l’on peut te souhaiter en 2018 ?

Une bonne santé et des superbes idées pour de nouveaux concepts !

=> Rêvez et trouvez des conseils voyage sur le blog d'Alex : https://www.vizeo.net/

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