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A la fois compositeur et commercial, un jeune témoigne

03/10/2014

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Nicolas Jacquet est un commercial de profession mais également un compositeur. Encore méconnu du grand public,  il ambitionne de percer un jour dans la musique. Focus sur ce jeune dont les rêves sont toujours intacts.

Quel métier rêviez-vous de faire lorsque vous étiez petit ?

Je rêvais d’être batteur dans un groupe. Le premier instrument que mes parents m’ont offert était une batterie Mickey. Cela a marqué le point de départ de la découverte de nombreux instruments de musique. J’ai fait du piano pendant quatre ans pour débuter, j’ai joué du tambourin et de la batterie, ce qui a développé très jeune mon goût pour la musique.

Grâce à mon apprentissage du piano, j’ai appris tout seul la guitare. Tout simplement parce que le piano est difficilement transportable, on ne peut pas l’emmener partout ; la batterie non plus. Comme j’aime la musique et qu’avoir un instrument avec moi me permettait de chanter où que je sois, je me suis mis à la guitare.

Ce qu’il faut savoir aujourd’hui en musique, c’est que ce n’est qu’à partir du moment où l’on sait faire du piano, que l’on peut faire de la musique assistée par ordinateur. On peut par exemple programmer la batterie au clavier, jouer de la basse ou de la flûte au clavier ou jouer tout ce dont on a envie. Ce facteur m’a donné envie de me lancer dans la composition musicale.

Pourquoi êtes-vous devenu commercial ?

Je suis devenu commercial par rapport à mon tempérament. J’ai toujours aimé être en contact avec les gens, je suis empathique et de la même manière je leur transmets beaucoup d’émotion quand je leur raconte une histoire. Le commercial doit faire rentrer de l’argent dans son entreprise mais comment y parvient-il ? Il y a toutes les valeurs humaines qui entrent en ligne de compte : il faut parler avec un individu et surtout s’intéresser à lui et ses besoins. Le vrai, le bon commercial, ce n’est pas une personne qui impose son produit, mais celui qui écoute son prospect et lui propose une offre en parfaite adéquation avec ses besoins. On voit toujours le commercial comme « le pourri » qui impose un produit à une personne qui n’en a pas réellement besoin et qui le laisse avec l’impression de s’être fait embobiné en sortant du magasin. Or, à mon sens, le vrai commercial doit satisfaire la clientèle, la fidéliser en lui proposant ce dont elle a besoin.

Croyez-vous encore à l'idée que votre rêve puisse faire l'objet d'une carrière professionnelle ?

Je pense qu’il n’y a rien de difficile ni d’impossible, il faut seulement s’en donner les moyens. Aujourd’hui j’ai des projets personnels, en plus de ma vie professionnelle. La vie personnelle, cela ne sous-entend pas forcément les relations amoureuses, cela peut aussi désigner l’achat d’un appartement par exemple, l’obtention d’un crédit, la mise en route de travaux… Tout cela requiert un investissement personnel important, ce qui implique qu’il faudrait avoir plusieurs vies pour réaliser tout ce que l’on souhaite.

Concernant mon rêve de compositeur, c’est plus dur de réussir par cette voie-là, et comme je suis quelqu’un d’assez sécuritaire, je préfère assurer mes arrières. Le problème, c’est que la vie passe tellement vite ; lorsque j’étais étudiant je trouvais la vie très lente et, depuis que je travaille, j’ai l’impression d’avoir commencé hier, alors que je suis dans mon entreprise depuis plus de deux ans. Néanmoins, tout est possible, encore faut-il s’en donner les moyens. Je ne fais pas de concerts et, réussir sur le web grâce au « buzz » , c’est du vent selon moi. Evidemment que cela existe, mais déjà  les « buzz » sont souvent organisés, et puis il faut du talent et surtout un facteur chance. J’ai déjà envoyé une maquette à Universal mais je n’ai pas eu de retour, sachant que ces labels reçoivent environ 500 disques par jour et que les trois quarts sont évincés sans même avoir été écoutés. Il y a beaucoup d’artistes qui ont galéré des années avant de réussir, on ne parle que de leur succès, mais pas de leurs années de galère. Je pense à Pascal Obispo qui pendant longtemps a pris son mal en patience et qui aujourd’hui appartient au patrimoine de la chanson française.

Où en est votre carrière de rock star, avez-vous un album ?

Ma carrière musicale n’est pas au point mort puisque j’ai sorti un album autoproduit, je l’ai entièrement financé et réalisé. Je me suis accompagné moi-même avec tous les instruments en acoustique à la guitare.

Néanmoins, ce n’est pas facile d’avoir une visibilité sur internet : avoir une page Facebook, c’est comme avoir une boutique dans la rue, ce qui est important ce n’est pas la surface mais l’emplacement. La plus belle boutique du monde avec les meilleurs produits n’attirera jamais de clients si elle se trouve dans une rue peu fréquentée, à la différence d’une boutique sur les Champs-Elysées. C’est un peu pareil avec le web ; c’est une bonne chose d’avoir une page Facebook, un album disponible sur Itunes, Spotify mais il faut que les gens aillent dessus. Et pour que les gens puissent me connaître, je pense que c’est important d’avoir un label qui finance une campagne de communication car s’ils ne savent pas que l’artiste existe, ils n’iront pas voir son travail. Donc on est vite limité par la communication, c’est très difficile de se faire connaître.

Comment pouvez-vous qualifier votre musique ?

La musique de mon premier album est inspiré de la chanson française, de la variété française, de la chanson du vieux Paris précisément. Mon travail est inspiré d’Aznavour et Edit Piaf, j’ai repris des instruments d’époque, comme l’accordéon qui est l’instrument français de prédilection, le vibraphone et l’orgue de barbarie en base. Evidemment c’est « popisé », il y a de la basse, de la batterie, un peu de folk. Cela ressemble un peu à du Yann Tiersen, le compositeur de la musique du film « Amélie Poulain ». Ma musique contrairement à la sienne est chantée.

A côté de cela, j’affectionne d’autres styles de musique mais ils ne sont pas mis en avant sur mon premier album. C’est pourquoi j’envisage de sortir un second album d’un autre genre, à mi-chemin entre la pop, le folk et le reggae.

Avez-vous des chanteurs modèles ?

 Je suis un très grand fan de Steevie Wonder, pas seulement pour ses compositions, mais pour l’artiste en lui-même. Il est quand même l’ « Artiste » qui a révolutionné la façon de chanter. Tout ce que l’on entend dans le rap et le R&B, les gens n’ont rien inventé, c’est réellement lui qui en est à l’origine. C’est un chanteur qui possède une voix extraordinaire de par sa tessiture vocale et par sa maîtrise. Je suis également fan de Mickael Jackson et j’apprécie Justin Timberlake pour sa musique « groove ». Dans un autre registre, j’aime beaucoup Pacco Sery (batteur et percussionniste de Jazz nldr) et Dev Weckl, (l’un des plus grands batteurs du monde). J’apprécie les artistes pour les hommes et femmes qu’ils sont musicalement, pour leur style et ce qu’ils dégagent.

A choisir entre musique et commercial, lequel l’emporte ?

Mon rêve c’est d’être auteur-compositeur-interprète. On peut rester un artiste de « salon »- il y a beaucoup de jeunes qui ont du talent et qui restent chez eux- mais je trouve cela dommage. Le mieux est de trouver le moyen d’être reconnu. Je voudrais évidemment vivre de ma passion comme tout le monde. 

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Andréa Benisti et Pauline de Waele

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